En France, on l’appelle souvent « motif écossais ». Mais qu’est-ce qu’un tartan ? D’où tire-t-il son origine ?
C’est une étoffe de laine tissée, formant des motifs de carrés et de lignes distinctifs, appelés « setts », s’entrecroisant pour former les carreaux bigarrés caractéristiques du tartan.
Les peuples celtes établis dans les highlands écossais pratiquent le tissage du tartan depuis des milliers d’années ; le plus vieux tartan de l’histoire, datant du IIIème siècle, a été découvert près du mur d’Antonin, et recouvrait un pot en terre contenant un trésor de pièces d’argent. Filée, teintée et tissée sur place, l’étoffe n’a servi à confectionner des vêtements, et plus particulièrement des kilts, qu’à partir du XVIIème siècle.
La société écossaise étant organisée en clans, ces derniers ont commencé à utiliser les tartans comme signes d’appartenance. Les membres portaient kilts, jupes, bandeaux, cravates, foulards et autres accessoires de vêtements brodés au couleurs de leur famille.
Après la défaites des jacobites écossais en 1746, le tartan est interdit par les Anglais. Il n’est réhabilité qu’en 1822 par le roi Georges IV, qui le porte lors de sa visite à Edimbourg. Le tartan devient alors un emblème national et un symbole de la royauté britannique.
A partir de 1963, la Scottish Tartans Society s’applique à répertorier et enregistrer l’ensemble des tartans existant dans le monde. Ce travail est poursuivi à partir de 1996 par la Scottish Tartans Authority, qui recense à ce jour plus de 7000 tartans, parmi lesquels on retrouve les tartans bretons créés par Richard Duclos et mis à l’honneur dans les collections Ënolade.
La tartan est repris dans les années 70 par la mouvance punk, en symbole de protestation contre la classe dirigeante britannique. Il n’avait cependant jamais quitté les collections de nombreuses grandes maisons, telles que Burberry, Vivienne Westwood ou Alexander McQueen.